DOSSIER DE PRESSE

Une «p'tite visite» de Sugar Sammy

par STÉPHANIE VALLET
2018-04-30

Installé en France depuis maintenant deux ans, Sugar Sammy est de passage en ville pour lancer officiellement demain les DVD de ses spectacles You're Gonna Rire et En français SVP! Autour d'un thé, il nous a décrit son aventure parisienne et nous a parlé de ses projets à venir. Entrevue thématique.

Immortaliser un spectacle charnière

«Je voulais immortaliser ces quatre années de tournée. Les deux spectacles ont été filmés à l'Olympia, car c'est ma seconde maison! C'est important de garder une trace de ce moment vécu au Québec. Je suis très attaché à cette période de ma carrière, cette histoire d'amour avec ce public. J'ai des fans qui sont venus me voir en spectacle plus de 20 fois! Je crois que ce premier show bilingue a marqué la culture humoristique d'ici, au plaisir de certains et au désespoir des autres. J'ai fait un sondage auprès de mon public en leur demandant sur quelles plateformes ils voulaient retrouver les spectacles. Les DVD sont en vente sur Amazon et peuvent être téléchargés numériquement sur iTunes et Google Play.»

La liberté d'écrire sans filtre 

«De temps en temps, je fais des shows secrets à Montréal. J'avertis mes abonnés et je m'amuse avec eux. Je suis d'ailleurs en train de bâtir mon prochain spectacle pour un public nord-américain, et ça me permet de le faire en toute liberté, avec un public qui ne va pas partir de polémique. C'est un safe space pour voir jusqu'où je peux aller. Le seul frein que peut avoir un humoriste dans la vie, c'est de se censurer. George Carlin a dit que c'est le devoir d'un humoriste de trouver où est la ligne et de faire exprès de la dépasser. Je veux continuer de parler de ma vie, de tout ce que je vois et j'entends. Je veux aussi poursuivre en faisant la comparaison entre ma vie en France et ma vie ici. J'aime voir le Québec de l'extérieur.»

Immersion française

«J'ai construit mon spectacle français petit à petit, dans l'anonymat, en faisant de petites salles. J'ai fait une immersion complète. Je voulais bien faire les choses, ne pas débarquer à Paris en disant: "Je suis une star au Québec et je viens conquérir votre marché!" Je voulais prendre le temps de faire ma recherche, d'être précis avec les Français et surtout pas caricatural. C'est un travail d'artisan sur le terrain. Je ne pouvais pas transposer mon spectacle québécois en France. Je voulais un spectacle fait sur mesure pour eux. Je suis en résidence à L'Alhambra, une salle de 600 personnes, trois fois par semaine. Ça va super bien. 

«Je me considère chanceux. Pour mon premier spectacle, je n'avais rien à perdre. J'avais déjà une carrière à l'extérieur et je me suis lancé dans une observation du Québec qui était nouvelle. C'était important pour moi de faire la même chose en France. Je suis parti sans risque, ce qui m'a permis d'écrire sans filtre. Je ne vais pas revenir au Québec avant 2020 et je veux le faire avec cette même liberté.»

La suite en anglais?

«Je suis revenu à Montréal pour une p'tite visite jusqu'à la mi-mai. Je repars ensuite deux mois à Paris avant d'aller faire des spectacles à l'extérieur du pays. J'ai fait une tournée l'an dernier aux États-Unis. Ça faisait six ans que je n'avais pas joué là-bas. Alors j'avais cette peur que le pays ait tellement évolué que mon style d'humour allait paraître obsolète. J'ai été soulagé et surpris, car j'étais toujours pertinent, je pense. Je me dois d'aller là-bas à nouveau et de donner quelque chose de nouveau à mon public, pour qui j'avais travaillé fort. Ça me nourrit comme artiste d'aller ailleurs. J'aimerais donc continuer dans cette lignée, en France, au Canada anglais et aux États-Unis.»

 

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE