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Le tour du monde de Sugar Sammy

by STÉPHANIE VALLET
2017-05-06

Depuis son départ pour la France l'an dernier, Sugar Sammy s'est fait discret au Québec. De passage à Montréal pour quelques jours avant de prendre d'assaut des comedy clubs américains, l'humoriste a discuté avec La Presse de sa carrière à l'étranger et du gala qu'il pilotera dans le cadre du festival Just for Laughs.

Comment se déroule votre expérience française?

J'ai adoré mon séjour en France. Je suis arrivé le 31 août et j'ai commencé au Point Virgule, une petite salle de 115 places. Puis j'ai déménagé à L'Européen, une salle de 350 places, et enfin, cet automne, je serai à L'Alhambra [600 places]. On avance assez vite, et c'est bon signe. Je ne voulais pas trop donner d'entrevues au Québec, car je ne voulais pas raconter moi-même ce qui se passait pour moi là-bas. Je préférais que les médias français parlent de moi et disent eux-mêmes que ça allait très bien! Je suis très content du contenu de mon spectacle français. C'est très différent de ce que je fais au Québec.

Qu'est-ce qui est si différent par rapport au Québec?

Je joue avec le feu en France ! Un humoriste cherche toujours où se situe la ligne dans une société et tente de s'en approcher tranquillement pour la franchir. Le public français est en demande, car il a beaucoup de problèmes de société, politiques et raciaux. Il y a beaucoup de tension dans l'air là-bas, et c'est très libérateur pour eux d'en rire. On a un peu ça au Québec, mais à un niveau beaucoup plus «soft». Il faut qu'on continue à faire les bons choix pour ne pas en arriver là.

Vous étiez en spectacle au moment du premier tour de l'élection présidentielle française. Comment vous projetez-vous dans le scénario hypothétique d'une victoire de Marine Le Pen?

Si les gens ne votent pas ce week-end, ils risquent d'avoir une sacrée surprise ! Mais pour un humoriste, c'est une mine d'or! L'élection de Donald Trump a sauvé des carrières d'humoristes aux états-Unis [rires]. Comme être humain, je n'aimerais pas que ça arrive, bien entendu.

Pourquoi avoir choisi de faire une tournée des comedy clubs des états-Unis? Vous ne donnez pas l'impression de vouloir revenir au Québec de sitôt...

Après cinq ans à jouer au Québec cinq soirs par semaine, ça me manquait de jouer aux états-Unis. C'est le moment d'y retourner et de rebâtir tout ça. Comme artiste, ça me met au défi et ça élargit mes horizons. Le matériel que je vais y présenter est construit sur le même modèle que ce que je fais ici ou en France, c'est-à-dire une critique de la société et une comparaison par rapport aux autres pays. C'est ma marque de commerce d'aller niaiser les gens dans leur face! J'ai commencé à roder dans des soirées d'humour anglophone à Paris. Je vais revenir au Québec éventuellement. J'ai travaillé fort pour faire réélire les libéraux au fédéral comme au provincial. Alors on se revoit quand le Parti québécois sera au pouvoir!

Pouvez-vous nous en dire plus à propos de votre gala à Just for Laughs?

Ça fait longtemps que j'étais en discussion avec le festival-depuis la fin de ma tournée au Québec l'an dernier sur la place des Festivals devant 115 000 personnes. Le gala international est quelque chose que je voulais vraiment faire pour mettre en vedette des artistes très populaires dans leurs pays respectifs et capables de faire des numéros qui se traduisent ici en anglais. C'est très Montréalais comme concept; ça représente ce que j'ai vécu ici toute ma vie. Avec ma présence sur scène, on a déjà coché les cases canadienne, québécoise et indienne. Maintenant, on va aller chercher ailleurs!

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Le Sugar Sammy's International Gala, le 28 juillet à la salle Wilfrid-Pelletier.